- bidonner
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• 1842 « boire avec excès »; de bidon♦ Fam.1 ♦ V. pron. (1888) Se bidonner : rire beaucoup. ⇒ se marrer, se poiler, rigoler. Il y a de quoi se bidonner.2 ♦ (1983; de bidon,3o) Truquer (un reportage, une émission...) en simulant des événements qui ne correspondent à aucune réalité. ⇒ bidouiller. — P. p. adj. Une émission bidonnée. Un jeu télévisé, un reportage bidonné. — Absolt Un journaliste qui bidonne. ⇒ bluffer.bidonner (se)v. Pron. Fam. Rire, bien s'amuser.I.⇒BIDONNER1, verbe trans.Arg. [Correspond à bidon1]A.— Vider des bidons, boire généralement en abondance. On a bien bidonné (HUYSMANS, Les Sœurs Vatard, 1879, p. 174) :• 1. — Passe donc moi la vinasse, dit-il à Croquebol, nous allons bidonner un coup, ça vaudra mieux que de perdre son temps à discuter avec des couennes!COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re part., 7, p. 81.B.— Emploi pronom. S'amuser, rire sans modération. On se bidonnait tous pour finir (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 81) :• 2. — C'est un misérable, hurlait-il. [un héritier frustré] C'est un fou! On plaidera. Vous avez beau vous bidonner tous. Je refuse la succession.TOULET, La Jeune fille verte, 1918, p. 304.Rem. Bidonnant, ante, adj. Qui fait se bidonner, amusant. Ce que c'est bidonnant ...! (AYMÉ, La Mouche bleue, 1957, p. 189).PRONONC. :[
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ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1866 arg. (A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, p. 32 : Bidonner a la cambuse [...] Boire au cabaret) — FRANCE; 2. 1888 arg. des lycéens de Brest se bidonner « rire » d'apr. G. ESNAULT, Notes complétant le dict. de Delesalle, 1947; 1901 (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., p. 395).Dér. de bidon1; dés. -er.STAT. — Fréq. abs. littér. :8.BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 139.II.⇒BIDONNER2, verbe trans.Arg. [Correspond. à bidon2]A.— ,,Préparer les coupons « bidon » pour la vente`` (ESN. 1966).B.— P. ext.1. ,,Tromper volontairement, embobiner`` (ESN. 1966).2. Induire en erreur. Ses sens de camé [= caméra] ne pouvaient le bidonner (A. LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 226).PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1928 (J. LACASSAGNE, L'Arg. du « milieu », p. 21 : Bidonner [...] Tromper, illusionner).Dér. de bidon2; dés. -er.BBG. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, n° 16, p. 66.bidonner [bidɔne] v.ÉTYM. 1842, cit. ci-dessous; de bidon, I. et II.❖♦ Familier.———1 Hier j'ai un peu bidonné, et ce matin j'avais la bouche pâteuse.J. Ladimir, Physiologie du pochard, 1842, in D. D. L., II, 5.———II1 Se bidonner, v. pron. (1888, argot des lycées). Fam. Rire beaucoup. ⇒ fam. Boyauter (se), marrer (se), poiler (se). || Ils n'arrêtaient pas de se bidonner.2 V. tr. (1928; de bidon, II., 2.). a Tromper. ⇒ Embobiner (fam.). || On l'a bien bidonné. || Se faire bidonner. — Spécialt. (infl. de l'italien) Escroquer.b Accomplir (une tâche) sans soin, sans conscience, en trompant sur le travail réellement effectué. || Il a bidonné le boulot; (plus cour. au p. p.) du boulot bidonné, complètement bidonné.c Truquer (un reportage, une émission…).2 « Bidonner » en jargon journalistique c'est tricher; truquer une enquête pour lui donner une force, un aspect spectaculaire ou une conclusion qu'elle n'aurait peut-être pas; fausser un reportage en travestissant certains éléments; présenter comme la réalité une situation issue de l'imagination du journaliste, de ses supputations ou d'observations non vérifiéesle Monde, 25 juil. 1990, p. 1.❖DÉR. (De II.) Bidonnage, bidonnant.
Encyclopédie Universelle. 2012.